Philippe Bloch publie cette semaine un nouveau livre dont il a le secret, plein de bon sens et d’optimisme, de réflexion et d’énergie, au titre volontairement provocateur : Ce sera mieux après… sauf si on est trop cons !

Présentation du livre par l’auteur :
« Un virus invisible vient de faire vivre au monde entier un traumatisme d’une rare intensité, qui nous rappelle combien la santé est notre bien le plus précieux. Et la peur excessive, notre pire ennemi. Convaincu dès le début de cette épreuve que cette pandémie allait être l’événement le plus transformant de l’Histoire contemporaine, mais aussi le plus potentiellement dévastateur ou refondateur, je me suis demandé s’il était possible de porter sur lui un regard réaliste mais optimiste, malgré tout ce qu’il a détruit sur son passage.

Parce que c’est ma nature. Parce qu’après la crise sanitaire, arrive la crise économique. Parce que les difficultés et les challenges qui attendent chacun d’entre nous sont considérables. Et surtout parce qu’être positif, et le rester en ces temps incertains, est notre seule garantie de sortir au plus vite d’un cauchemar qui a déjà duré trop longtemps. Car, à l’encontre du discours catastrophiste ambiant, je suis convaincu que nous pouvons rebondir de façon spectaculaire si nous le décidons, et faire en sorte que ce soit encore mieux après. Sauf si nous sommes trop cons !

C’est mon regard de citoyen et d’entrepreneur sur cette expérience hors du commun, et les réflexions qu’elle m’a inspirées tout au long du confinement, que je vous invite à partager avec moi à travers de nombreuses interrogations, et autant de choix auxquels nul n’échappera. »

En 14 chapitres resserrés, Philippe Bloch nous propose 14 thèmes de réflexion autour d’antagonismes apparents (« Vie d’avant versus Vie d’après » ; « Découragement versus Réinvention ») sur lesquels il porte son regard d’entrepreneur et de citoyen optimiste.

Extraits :
L’ouvrage s’ouvre sur cette citation de Jean Dutourd : « Dans les situations désespérées, la seule sagesse est l’optimisme aveugle » à laquelle il est difficile de ne pas souscrire.

Peur et Précaution versus Raison et Audace. Le professeur Raoult affirmait en pleine crise sanitaire que « plus les pays sont riches et plus ils sont peureux. Le pays le plus optimiste est le Bangladesh. Le plus pessimiste, c’est souvent la France.»
Interrogé par Le Point mi-avril 2020, le navigateur Olivier de Kersauson analysait [cette question de la peur] en ces termes : « Notre société a fabriqué des peurs. Avoir inscrit le principe de précaution dans la Constitution, c’est sanctifier la couardise. Or, il n’y a pas de vie sans risques. C’est la prise de risque qui fait progresser.»
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Anticiper versus S’adapter. La bonne nouvelle que ce confinement inédit a révélée, c’est l’extraordinaire capacité d’adaptation des entreprises et de leurs salariés, à l’image de la façon dont nous avons tous en quelques jours mis en place télétravail, visioconférences et autres webinaires, alors que rien ou presque n’avait été anticipé. Plusieurs caps ont été franchis. Malgré ses divisions, le personnel de l’Education Nationale a su faire preuve d’une étonnante réactivité quand il s’est agi de mettre en place l’enseignement à distance et de poursuivre sa mission. Même l’hôpital, après s’être libéré de ses lourdeurs bureaucratiques, a fait face en redonnant le pouvoir aux acteurs de terrain. Nous ne les remercierons d’ailleurs jamais assez d’avoir brisé leurs chaînes, et peut-être ouvert la voie à une révolution attendue depuis longtemps. Tout le monde ou presque semble s’y être remarquablement adapté, illustrant à la perfection ma conviction que la contrainte crée le talent. Et que quand on n’a plus d’argent, l’imagination reprend le pouvoir face à l’adversité.
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Mondialisation versus Proximité. Pour survivre à son armée de détracteurs et éviter le retour à l’âge de pierre, la mondialisation va désormais devoir être celle de l’intelligence, et être essentiellement mesurée à notre capacité à agir de façon globale, concertée et redistributive. En matière économique, bien sûr, mais aussi sanitaire, alimentaire et environnementale. Il faut s’en réjouir bien plus que la condamner. Seule une collaboration internationale renforcée nous permettra de lutter contre les prochaines crises et d’affronter les prochaines menaces, au premier rang desquelles le changement climatique. Les milliers de kilomètres de câbles sous-marins qui acheminent nos voix et nos données et permettent des miracles prouvent l’intérêt d’un monde ouvert. N’oublions jamais que condamner la mondialisation sans nuance, c’est aussi se priver de découvrir vite un traitement ou un vaccin. Les scientifiques chinois n’ont mis qu’une à deux semaines à séquencer le génome du virus, permettant à une entreprise allemande de produire des tests de dépistage en un temps record. Jamais dans l’histoire une maladie inconnue n’avait mobilisé autant d’intelligence et de talents avec une telle rapidité. La vitesse à laquelle des chercheurs du monde entier se sont mis à partager grâce au cloud leurs travaux, leurs données et leurs recherches sur un vaccin est à cet égard un excellent exemple de ce que devra être une possible mondialisation heureuse et utile dans le monde d’après. Bien d’autres vont apparaître, à la lumière de cette prise de conscience aussi douloureuse que nécessaire. Au moins cette tragédie aura-t-elle servi à quelque chose.
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Fake news versus Real news. Quand Donald Trump insulte les journalistes à chaque conférence de presse, ou quand il donne son avis personnel sur un médicament sans avoir aucun bagage scientifique, il sape dangereusement la confiance des Américains et du monde envers les médias et envers la science. La restaurer devra être une priorité du prochain Président, car l’ignorance avive la peur. Chacun sait qu’une population éduquée et bien informée reste le meilleur rempart contre toutes les pandémies, et particulièrement celle de la pensée.

Ne nous croyons surtout pas à l’abri du phénomène, tant est grande la défiance de l’opinion à l’égard de tous les pouvoirs. Plus que jamais, cette crise doit nous interroger sur notre rapport à l’information et notamment à « l’infobésité » caractéristique de notre époque, aggravée par les chaînes d’info en continu et leur défilé d’experts en tous genres aux avis contradictoires.

Privilégions les faits à la fiction. La vérité à la manipulation. Avec le recul, il sera intéressant d’observer la façon dont nous l’avons géré à mesure que se prolongeait notre huis clos. La pandémie et ses effets occupant à elle seule 100% des médias traditionnels, beaucoup d’entre nous sont passés d’une consommation d’abord permanente et quasi-obsessionnelle à un strict régime de quelques minutes quotidiennes. De la peur de manquer quelque chose au besoin d’en savoir le moins possible pour protéger notre mental d’une avalanche d’informations anxiogènes. Au bout de quelques jours, les images tournant en boucle d’hôpitaux dépassés, de personnel soignant exténué et d’infectiologues traumatisés surgis de nulle part devenaient insupportables.

[Cesser de suivre les infos] : une attitude pleine de bon sens, mais faisant courir le risque potentiel d’une insuffisante compréhension de la gravité de la situation et des comportements à adopter pour arrêter la propagation du virus. Et surtout celui de se tourner vers une consultation plus massive encore des réseaux sociaux de toutes sortes, et leur infini réservoir d’infox, de rumeurs, de deep fakes, de théories complotistes et de justice expéditive. Au premier rang des accusés, Facebook et son incapacité à repérer assez rapidement des contenus faux et dangereux avant qu’ils ne deviennent viraux, quels que soient les moyens dont Mark Zuckerberg affirme s’être doté. Comment dès lors s’étonner qu’un quart des Français pense que le virus a été créé dans un laboratoire? Quelques semaines plus tard, le monde entier réclamait une enquête internationale sur sa véritable origine et les raisons de sa propagation, renforçant les doutes et l’hostilité envers Pékin qui commençait à s’en inquiéter sérieusement.

En alimentant la défiance à l’égard de tous ceux qui incarnent l’autorité, le pouvoir ou la richesse, ceux qui propagent volontairement de fausses informations sèment la confusion et ajoutent à l’anxiété ambiante. Or en période de crise et d’incertitude, seule la confiance envers nos dirigeants, la science et les médias permet de faire accepter des mesures aussi inédites et contraignantes que celles auxquelles nous avons dû nous soumettre.

Les réseaux sociaux ne sont pas des sources d’information. Ils sont un moyen d’expression à la portée de tous, et peuvent s’avérer extraordinairement utiles. Mais il faut les distinguer des médias. Informer est un métier et doit le rester. Que l’on délivre de mauvaises ou de bonnes nouvelles. Rappelons en effet que ces dernières existent et font du bien, tant la tendance à les oublier est inquiétante.
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Interrogé par Le Point en mars 2020, le philosophe allemand Peter Sloterdijk comparait la sortie de crise à la science des labyrinthes. « Dans un labyrinthe, il faut s’attendre à ne pas trouver le chemin de la sortie à la première tentative. Tout dépend de la bonne mémoire que nous avons des bifurcations. » Il a raison. Commençons donc par ne jamais oublier que même s’il nous faut ramper dans le noir, il y a toujours une sortie, et que les choses finiront par s’arranger. Mais tâchons de ne pas choisir les chemins qui mèneraient à des portes condamnées.

Ce sera mieux après… sauf si on est trop cons ! Ventana édition. 240 pages, 12 €
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Philippe Bloch : fondateur de Columbus Café, conférencier, éditorialiste, animateur sur BFM Business, il  est auteur ou co-auteur de plusieurs ouvrages de référence : Service compris, Dinosaures & Caméléons, Bienheureux les Fêlés…, Opération Boomerang, Ne me dites plus jamais bon courage !, Tout va mal… Je vais bien ! et Startup Academy. www.philippebloch.com