Une raison d’être optimiste ? Le cerveau humain est « câblé » pour l’être. Il s’agit d’un biais cognitif appelé « biais d’optimisme » qui amène le cerveau à « sous-estimer » des événements négatifs pour son propre bien. Rien de plus naturel, donc, que de vouloir développer son optimisme. Tout est ensuite question de degré.

L’optimisme est, en partie seulement, génétique. Une étude menée auprès de 428 paires de jumeaux par les chercheurs Gian Vittorio Caprara, de l’Université du Mississippi du Sud, et ses collègues italiens de l’université de la Sapienza, à Rome, a mis en avant que ce caractère avait une héritabilité dans 25 % des cas. Mais une grande partie de ce trait se développe après la naissance en fonction du contexte social et environnemental. Les relations aux parents, au milieu éducatif ou encore aux médias ont un impact sur le degré d’optimisme de chacun. Ceci étant, plusieurs études scientifiques suggèrent que le cerveau des optimistes fonctionne différemment de celui des pessimistes : il ne traite pas toutes les informations exactement de la même manière. Ainsi, le gyrus frontal inférieur droit, zone cérébrale en charge du traitement des erreurs et des mauvaises nouvelles, semble moins active. Une autre étude a prouvé que le cortex cingulaire antérieur rostral et l’amygdale, qui sont deux zones impliquées dans les émotions, sont suractivées chez les personnes à qui l’on demande d’imaginer un événement positif et sous activées lorsque qu’on leur demande d’imaginer un événement négatif.

Une protection naturelle

Des résultats qui vont dans le sens d’autres travaux qui ont montré que chez les personnes dépressives, ces deux zones cérébrales sont plus petites et ont un moindre métabolisme. Ce qui suggèrerait que la dépression est en partie liée au degré d’optimisme dont font preuve les individus. En général, il est admis (il s’agit d’hypothèses) que « voir la vie du bon côté » serait bon pour la santé et serait même un facteur d’allongement de l’espérance de vie. Car être optimiste nous rend service ! Le cerveau, qui traite en permanence de nombreuses informations, est confronté au malheur du monde. En ne nous accablant pas avec l’ensemble de ces informations qui nous empêcheraient d’avancer, il nous protège psychologiquement et physiquement. Bien sûr, des personnes riches et en bonne santé ont plus de raisons d’être optimistes. L’optimisme n’est pas un remède miracle que tout un chacun serait libre d’essayer pour répondre à tous ses problèmes. Et un excès d’optimisme, assimilable à de la naïveté ou à un refus de voir les choses telles qu’elles sont, peut même se révéler dangereux. Cependant, apprendre à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide peut s’avérer profitable dans bien des cas.

– Le cerveau et l’optimisme : https://www.nature.com/articles/nature06280
– L’espérance de vie et l’optimisme : https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1900712116
– Etude aux soins palliatifs : https://content.apa.org/record/1996-04979-012
– Expérience avec les cochons : https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rsbl.2016.0402