Une raison d’être optimiste ? Le Bonheur national brut (BNB) est un indicateur qui mesure le bien-être d’une population. Il été inventé au Bhoutan il y a un demi-siècle. Et il a fait des petits…

En 1972, Jigme Singye Wangchuck, jeune roi du Bhoutan âgé de 16 ans, propose très sérieusement de mesurer le Bonheur national brut (BNB) de son pays, niché au cœur de l’Himalaya, plutôt que sa richesse. Idée farfelue pour certains, bisounours pour d’autres, elle a pourtant été concrétisée en 1998 avec la création d’un indicateur du bonheur présenté officiellement au reste du monde lors du Sommet du Millénaire Asie-Pacifique. Il résulte d’un calcul qui repose sur quatre critères : croissance et développement économique, conservation et promotion de la culture, sauvegarde de l’environnement et utilisation durable des ressources, bonne gouvernance responsable. Une vision pionnière mais, convenons-en, plus facile à mettre en place au Bhoutan (740 000 habitants) qu’en France (67 millions d’habitants).

Le bonheur au fur…et à mesures !

Le concept de BNB a cependant survécu au roi, décédé en 2006, et c’est encore un des piliers de la politique de ce royaume d’Asie. En-dehors du Bhoutan, aucun pays ne mesure son BNB et seules quelques villes, comme Sao Paulo ou Seattle, ont tenté l’expérience. Mais l’idée a fait son chemin pour se transformer en indicateur économique, repris sous diverses formes. L’OCDE a créé, en 2011 le Bonheur intérieur brut, un indicateur agrégeant onze thématiques (logement, emploi, santé, sécurité, éducation, environnement…) et établi un classement des pays où il fait bon-vivre. De son côté, l’ONU missionne des chercheurs pour établir chaque année un rapport mondial du bonheur selon des critères similaires. Et si depuis quelques années ce sont les pays scandinaves qui caracolent en tête des classements, d’autres nations tentent des initiatives. Ainsi, en 2020, le gouvernement de Nouvelle-Zélande présentait son premier budget « bien-être ». Alors, dans l’air du temps le bonheur ?

Bonne semaine à tous !