OPTIMISTAN, ETAT DE CONSCIENCE

Tous les membres des associations d’optimistes qui œuvrent sous la houlette de l’association internationale Optimistes Sans Frontières1 sont les citoyens de l’Optimistan, Etat de Conscience.

Les citoyens de cet Etat métaphorique entendent participer à l’élévation de l’Etat de Conscience avec optimisme et enthousiasme.

En un seul moment, le XIème et le début du XIIème siècle, en un seul lieu, l’Andalousie, les trois monothéismes choisirent de se respecter, de s’admirer, de se nourrir les uns des autres. En toute liberté, leurs plus grands philosophes dialoguaient alors entre eux et avec les philosophes grecs. Sciences et religions faisaient bon ménage.

En été, hommes et femmes, le visage découvert ou à peine masqué d’un voile blanc, se saluaient ou se défiaient d’un sourire ou d’un mot. En hiver, quand le soleil peinait à s’élever au-dessus de la tour occidentale de la grande mosquée, musulmanes, juives et chrétiennes, sortant du bain, habillées de longs sarouals rouge et or, croisaient sans baisser les yeux le regard des jeunes gens…

On entendait parler toutes les langues, de l’arabe au berbère, du romance à l’hébreu; certains de ceux qui venaient du Nord continuaient même à se disputer en français, en flamand ou en génois.

Des marchands venus du royaume franc, de Toscane, des mers du Nord, des rivages de l’Inde, d’Afrique et de Chine avaient fait de Cordoue, cette ville perdue au milieu des terres andalouses, la cité la plus prospère d’Occident, le premier centre commercial à l’ouest de l’Inde, le point de confluence de toutes les intelligences, le lieu de rencontre de toutes les religions, le refuge de ceux qui fuyaient l’obscurantisme.

Nulle part ailleurs on ne voyait autant d’échanges entre hommes de foi, savants, médecins et marchands, pour le bénéfice de tous.

L’Andalousie sut vaincre ses conquérants, qui eurent tôt fait de tomber amoureux de la douceur de vivre et ils renoncèrent à leur intégrisme, laissèrent les trois confessions cohabiter en paix et s’éprirent de poésie et de musique2

L’Optimistan est ce que Cordoue fut il y a un millénaire, le point de confluence de toutes les intelligences, le lieu de rencontre de toutes les langues, de toutes les couleurs de peau, de tous les courants de pensée, le refuge de ceux qui fuient l’obscurantisme.

L’Optimistan est un Etat fondé sur des valeurs morales et dont les citoyens sont des hommes responsables, car être homme, écrivait Saint-Exupéry, c’est précisément être responsable, c’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde3, un Etat d’espérance aussi, car nul ne peut se sentir à la fois responsable et désespéré.4

Il ne revendique aucune indépendance, mais au contraire une totale appartenance aux valeurs universelles.

L’Optimistan est un Etat où chaque citoyen est enrichi de la différence de l’autre.

L’Optimistan enfin est un Etat itinérant, sans territoire, un Etat caravanesque, si l’on ose ce néologisme, dont la capitale est établie chaque année dans une autre ville, ville dans laquelle l’association internationale Optimistes sans Frontières organisera le congrès annuel mondial de l’Optimisme et conviera des orateurs de réputation planétaire.

L’Optimistan est un Etat dont la musique constitue l’unique langue officielle. La vie, disait Sofia Gubaidulina, réduit l’homme en tant de pièces que je ne connais pas de tâche plus sérieuse que de l’aider, par la musique, à recomposer son unité spirituelle.

Luc Simonet
Président Optimistes Sans Frontières

1.La Ligue des Optimistes du Royaume de Belgique, la Ligue des Optimistes de France, Optimistenbond Nederland, Optimistenbund Deutschland, la Ligue des Optimistes du Bénin et bientôt la Ligue des Optimistes de Suisse, la Liga de los Optimistas de España et la Ligue des Optimistes du Canada.
2.Jacques Attali – La Confrérie des Eveillés
3.Antoine de Saint-Exupéry – Terre des hommes
4.Antoine de Saint-Exupéry – Pilote de guerre