Une bonne raison d’être optimiste ? Créée en 2018, Matterup, une entreprise basée dans les Landes, a mis au point un béton bas carbone à base d’argile crue.

Selon le ministère de la transition écologique, chaque année, le secteur du bâtiment émet plus de 123 millions de tonnes de CO2. Un chiffre qui le place parmi les activités les plus polluantes. Ancien chercheur ingénieur en R & D chez Laffarge puis Total, Mathieu Neuville, l’un des fondateurs de la start-up landaise Matterup s’est alors intéressé à l’argile crue, disponible en abondance, pour mettre au point un produit alternatif. Il a travaillé pendant quatre ans avec des associations, des artisans et des bureaux d’études afin d’associer à cette argile un activateur et un précurseur dans le but d’obtenir une réaction à froid, sans cuisson, et d’apporter les propriétés mécaniques désirées. Une formule révolutionnaire, protégée par 35 brevets internationaux, pour un ciment vert réalisé à base d’argile extraite dans des carrières locales. Créée fin 2018 et rapidement soutenue par la Région, le Département et le ministère de la Transition écologique, Matterup a réalisé une levée de fonds de plus d’un million d’euros en 2020. Dès 2021, elle lançait sa première usine pilote, à Saint-Geours-de-Maremne, dans les Landes. La société, qui emploie 17 salariés, a commencé sa production de ciments et bétons à base d’argile crue en février 2022. Le plan de développement de Materrup, qui a une dizaine de recrutements en cours, est d’implanter de petites usines près des grosses métropoles pour les alimenter en béton « vert », notamment pour limiter les émissions de carbone liées au transport. Des projets sont envisagés dans les régions parisienne, toulousaine et bordelaise, dont certains pourraient sortir de terre dès 2023.