optimismederigueurOui, je pose la question, car je finis par me dire que les optimistes, de nos jours, on ne les aime pas beaucoup.
C’est vrai que c’est énervant, ces gens qui voient en l’avenir de grandes chances de rendre le monde meilleur.
Ils ne comprennent rien ou quoi ?
Ne voient-ils pas que nous allons tout droit dans le mur ?
Voilà le discours actuel, partagé par la plupart des gens : tout va mal.
C’est la CRISE.
Crise de tout. Économie, écologie, immigration, terrorisme, guerres, surpopulation. Tout va mal.
Si ce n’est pas carrément la 3ème guerre mondiale qui s’annonce doucement.
Ah ça oui, quand on dresse un tableau noir de l’avenir, on retient l’attention. C’est vite la surenchère. Qui saura être le plus alarmiste remporte la timbale !
Quand on est un « optimiste », on passe avant tout pour un doux rêveur, qui ne comprend pas grand-chose aux tenants et aboutissants de ce bas-monde, et on lasse vite son auditoire.

J’en viens à me dire que l’être humain est capable de développer une grande fascination pour le désastre. Pour la catastrophe.
Il n’y a qu’à voir tous ces films dans lesquels la surface du globe est balayée par le feu, les vents, la glace, l’anarchie due à la pauvreté qui nous fait nous entretuer les uns les autres, l’invasion d’une armée sans âme qui installe une dictature ignoble, les attaques d’extraterrestres, ou bien la chute d’une météorite.
L’être humain a peut-être ça dans ses gènes alors, ce fatalisme qui le terrorise et l’émerveille à la fois, comme si celui-ci le rassurait, quelque part, quant à l’impact si faible du petit être qu’il est face à la colère d’une planète.
Ce fatalisme est bien pratique, car il lui permet de se dédouaner d’éventuelles fautes commises. Un être humain, si petit qu’il est, ne saurait être responsable d’un immense malheur. Il serait nécessairement une victime.
Et il est plus simple pour la conscience d’être une victime plutôt qu’un coupable.
Voilà bien un paradoxe.

Le pauvre être humain si insignifiant, qui ne peut que subir les foudres d’éléments surpuissants et celles de ses congénères sanguinaires, est aussi l’être vivant qui façonne le plus notre planète à son image.
Et il le fait avec assurance, avec vigueur, sans même se poser trop de questions.
Il fait plier les lois de la nature, fait reculer la vieillesse et la mort. Il prend le pouvoir.
De quoi être optimiste et confiant, non ?
Non. Le pessimisme l’emporte.
Cet engouement pour le malheur actuel ou à venir rend de fait l’être humain pessimiste, au moins sur le long terme.
Un monde qui évolue tranquillement, sans heurts, sans conflits, c’est certainement beaucoup moins drôle.
Beaucoup vous diront pourtant qu’ils ne veulent pas se gâcher l’existence à penser à l’avenir, qu’ils profitent avec le sourire du moment présent, tout en craignant un avenir sombre pour leurs descendants.
Optimisme modéré sur le court terme, pessimisme sur le long terme.

Eh bien moi, je dirais malgré tout que ce pessimisme flottant a de quoi rendre… Optimiste !
Car si tant de gens se montrent pessimistes, c’est qu’ils ont parfaitement conscience que leur monde ne tourne pas rond.
Tous ces gens ne sont pas dépourvus d’un coeur, d’une âme. Ils ont des enfants, des proches à aimer, un héritage à laisser.
Je ne peux croire un instant qu’ils laisseront le monde partir à la dérive, sans broncher.
Certains, les plus pessimistes d’entre nous justement, diront que c’est trop tard.
Non, ça n’est jamais trop tard.
Oui, ça prend du temps. C’est long, sûrement trop.
Il y a des dégâts. Mais il y a cette prise de conscience.
Je suis donc OPTIMISTE, résolument optimiste.
Parce que l’être humain a toujours progressé, s’est toujours relevé à chaque étape de son histoire.

Et si nous vivons dans un monde relativement moins violent qu’il y a 100 ou 200 ans, un monde dans lequel les nations ont appris à dialoguer, c’est que tout n’est pas à jeter.
Les pessimistes me répondront que la violence est toujours là, qu’elle a changé de forme.
Je leur répondrai que l’être humain n’a donc jamais été aussi conscient de ses errances, et qu’il a toutes les cartes en main pour faire progresser son monde, et surtout, l’humanité toute entière.

Source : http://loptimismeestderigueur.eklablog.com/dites-ca-vous-embete-si-je-suis-optimiste-a118662674